Bleuir les pages de l’enfance
Pour une raison qui m’échappe, je rêvais de devenir écrivaine avant même de savoir lire. Sans doute fascinée par les lignes énigmatiques recouvrant les livres que ma grande sœur dévorait tout en marchant, je jouais à remplir des carnets entiers de vaguelettes tracées au stylo bleu. Dès que j’ai su écrire, les lignes se sont transformées en mots ornés de superbes fôtes d’ortografe, et quand on me demandait ce que je faisais, je répondais sans hésitation : « j’écris un roman. »
Un quart de siècle plus tard, après d’innombrables premiers chapitres avortés, rédactions trop longues, dissertations alambiquées, listes de courses, mémoires de stages, articles de blog sur mes voyages en Asie et autres cartes postales, je me suis enfin autorisée à essayer. D’écrire un roman, pour de vrai.
Un premier manuscrit, puis deux, puis…
En novembre 2020, confinée seule au creux d’un hiver précoce, j’ai saisi le plan du roman que je préparais depuis trois ans et, retenant mon souffle pour une apnée de trente jours (mais pas trente nuits, car j’aime dormir), j’ai matérialisé sur mon écran le chiffre inespéré de 75 000 mots, presque 300 pages en format poche. Puis, emportée par l’élan de ce plan d’histoire qui n’était pas terminé, j’ai poursuivi l’exercice et, quelques heures avant la fin de l’année 2020, j’ai posé le point final de ce premier jet de premier roman.
Si j’ai la larme à l’œil en y repensant, ce n’est pas tant que je sois émue, mais plutôt morte de rire parce que je sais que le 31 décembre 2020, ce jour où je me réjouissais d’avoir « terminé », marquait seulement le début du chemin. Depuis, j’ai écouté des centaines d’heures de podcast sur la correction de manuscrits, entièrement réécrit le roman quatre fois, l’ai envoyé à des bêta-lecteurs et bêta-lectrices pour qu’iels me donnent leur avis et, deux ans et demi plus tard, j’ai enfin décidé qu’il était prêt pour les maisons d’édition.
Ce faisant, pour mieux le laisser reposer entre deux corrections, j’ai voulu reproduire l’expérience d’un mois de novembre dédié à l’écriture, et en 2022 j’ai pondu le premier jet de mon deuxième roman. J’irai même plus loin : je pense déjà aux histoires que je pourrais raconter dans les prochains… Car devenir autrice, j’ai fini par le comprendre, ce n’est pas écrire un roman mais des romans. Je sais que je me lance dans un projet au très long cours, que la publication est encore loin, et j’ai choisi de créer ce blog pour partager avec vous ce cheminement.
Je vous embarque ?
Parce que ce chemin promet d’être long, épineux et passionnant, je me réjouis de le parcourir à vos côtés. Ce faisant, je vais en profiter pour partager avec vous ma bibliothèque chérie et vous parler de tous mes livres préférés dans le podcast « La Page Sensible », parce qu’il faut que la Terre entière les lise ! Si, si.
Inscrivez-vous à ma newsletter pleine de bonne humeur pour suivre les coulisses du projet. On parlera du Japon, du Royaume-Uni, d’Elena Ferrante, Daniel Pennac, Sally Rooney, André Aciman, Annie Ernaux, Delphine de Vigan, Bernard Clavel, les sœurs Brontë, et bien d’autres… Et ça sera chouette.
Un nom de plume pour déjouer les homonymes
J’écris sous le nom de Marion Joceran, un pseudonyme très proche de mon vrai nom, comme certains d’entre vous l’auront remarqué 😉 Il y a une raison toute simple à cela : nous sommes très nombreuses à porter mon nom de naissance, en particulier dans le Sud-Est de la France. C’est pourquoi, pour me faciliter la vie, l’accès aux réseaux sociaux et le choix de mon nom de domaine, j’ai décidé de simplifier l’orthographe de mon nom de famille. Il ne s’agit donc pas de dissimuler de fâcheux secrets, mais d’une question purement pratique !