Podcast sur le roman japonais contemporain "La Course au mouton sauvage", de l'écrivain japonais Haruki Murakami
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Dans ce onzième épisode de « La Page Sensible », je vous parle de « La Course au mouton sauvage » : un roman mystique, loufoque et grandiose du fameux écrivain japonais Haruki Murakami. Ce dernier a fait quelques bestsellers en France, comme « Kafka sur le rivage » et « 1Q84 ». Mais, aujourd’hui, j’ai fait exprès de vous parler d’un de ses romans moins connus qui, personnellement, m’a profondément remuée. Côté écriture, je vous raconte ma retraite d’écriture ratée à Barcelone, ou comment je n’ai pas écrit une seule ligne en dix jours de vacances… Et pourquoi c’est peut-être une excellente nouvelle.

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Haruki Murakami et son roman « La Course au mouton sauvage » constituent, selon moi, la meilleure des introductions aux romans japonais contemporains !

Haruki Murakami : l’écrivain japonais qui m’a le plus marquée

Déjà, parce que je suis une fada du Japon

Comme beaucoup de Français·es de ma génération, je suis fascinée par le Japon depuis le collège, où je piquais les mangas de ma grande soeur. Au lycée, j’ai commencé à apprendre le japonais en autodidacte, puis j’ai pris des cours du soir à la fac. Enfin, à l’âge de 20 ans, j’ai fait mon tout premier voyage hors d’Europe pour rendre visite à mon chéri de l’époque, qui séjournait en échange à Kyôto ! Depuis, le virus du Japon m’a saisie, si bien que j’y ai même vécu un an entre 2019 et 2020.

Cette soif de Japon me vient aussi du cinéma japonais, et notamment des films de Kore-Eda, mais aussi des BD de Jirô Taniguchi et, enfin, des romans de Haruki Murakami. J’ai découvert cet auteur japonais au lycée, quand ma meilleure amie m’a prêté son grand bestseller, « Kafka sur le rivage ». Un roman d’apprentissage envoûtant, qui m’a beaucoup marquée et qui m’a poussée à lire les autres livres de Murakami quand ils se plaçaient sur mon chemin, comme celui que je présente dans le podcast d’aujourd’hui : « La course au mouton sauvage ».

« La course au mouton sauvage », premier roman d’Haruki Murakami traduit en français

C’est par hasard, au cours d’un vide-grenier dans les rues de Grenoble, que je suis tombée sur ce roman plutôt méconnu de Haruki Murakami. Il s’agit pourtant du premier livre de l’écrivain traduit en français, en 1990, et il marque le début d’une longue série de succès internationaux.

« La course au mouton sauvage » est un roman initiatique qui raconte l’histoire d’un trentenaire tokyoïte, cadre dans la pub à la vie insipide, qui a publié la photo d’un mouton magique sans le faire exprès. Menacé par une mystérieuse organisation d’extrême-droite, il doit se rendre dans les îles septentrionales d’Hokkaïdo pour partir à la recherche de ce fameux mouton.

Pour ce Tokyoïte à la vie terne, la « course au mouton » jusqu’à l’extrême-Nord du Japon représente, en réalité, une quête de lui-même.

Pourquoi je vous recommande de lire « La course au mouton sauvage »

Dans ce roman, j’ai retrouvé l’essence de tout ce que j’aime chez Haruki Murakami :

  • L’impression de toucher à une vérité profonde, intangible, grâce au fameux « réalisme magique » qui constitue la signature de Murakami et qui nous guide subtilement entre réalité, messages subliminaux et symboles inspirés du bouddhisme ésotérique. Ça me rappelle mon séjour chez les moines japonais du mont Koya, il y a deux ans ;
  • La sensualité étrange qui baigne ce roman, comme tous les autres de Murakami, où la sexualité et ses fantasmes les plus loufoques ont souvent la part belle ;
  • La rencontre de l’hyper-modernité et des mythes inspirés du folklore japonais ;
  • Le fait que l’auteur n’explique pas tout, laissant place à la rêverie et à l’interprétation de la lectrice ou du lecteur ;
  • Le thème des sectes religieuses japonaises, un véritable phénomène au Japon mais peu connu du public. C’est un sujet récurrent chez Haruki Murakami, comme par exemple dans sa fameuse saga « 1Q84 ».

Ma « retraite d’écriture ratée » à Barcelone

Mon premier jet… n’est toujours pas terminé

Dans le dernier épisode, consacré à Bernard Clavel, je vous annonçais que je m’offrais une semaine de vacances en solo à Barcelone, dans l’espoir d’y finir enfin mon premier jet. Au final, je n’ai rien écrit du tout, car en réalité j’avais surtout besoin de REPOS ! Mais je suis rentrée de mon voyage requinquée et, surtout, j’ai fini par comprendre ce qui me bloquait sur la fin de ce manuscrit. Je n’ai pas du tout l’angoisse de la page blanche… En réalité, j’ai juste très peur de le terminer, à cause de tout ce que ça suppose pour la suite (notamment, le faire lire à des gens, ohmondieuohmondieuohmondieu).

BONUS : les notes de mon séjour en solo à Barcelone (gare aux fautes de catalan) !

Barcelona – Abril 2022

Dans la ruelle devant l’hostel, des orangers dont les fleurs exhalent leur parfum à la nuit tombante, et dont les oranges insipides tentent les touristes ignorants.

La foule sur les Ramblas : du catalan, du français, de l’allemand, une odeur de paella et de crustacés, des bocks de sangria, des leggings et des valises à roulettes.

À la horchateria de la Rambla del Poblenou, du granissat au citron avec une paille en plastique anachronique et de la glace goût crème.

Au Jardin de les Tres Chimeneas, un skateur avec une grosse tâche de sueur au cul. Je viens juste de comprendre pourquoi ils portent tous des jeans aussi baggy.

Riz au calamar al dente, croquettes panées à la puissante saveur de poulet, tortilla fade sur pan con tomate croustillant, « salade de l’électricité » au surimi, verre géant de vin negre de la casa à 2,50 €.

À la Platja de la Mar Bella, à gauche juste après le skatepark, une plage nudiste, pleine de jeunes gays debout et de familles allongées, des grosses vagues, de l’eau très froide et la queue pour les toilettes des hommes.

Dans les ruelles du quartier gothique, les touristes du weekend de Pâques, des espadrilles, de la pisse, une cathédrale au toit ouvert où poussent des palmiers et où dorment des oies blanches, des balcons dégoulinants de plantes vertes, et l’envie de tourner un James Bond.

À très bientôt pour de nouvelles lectures

Est-ce que vous aussi vous aimez lire des autrices et auteurs japonais ? Si oui, recommandez-moi vos romans japonais préférés en commentaire 🙂

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[…] que peut apporter l’absence d’un mot. En plus, ça m’a rappelé le choix de Haruki Murakami dans « La Course au Mouton Sauvage », où le nom des personnages n’est jamais […]

Hildegard
Hildegard
2 années

 »Le fait que l’auteur n’explique pas tout  »’
Je partage complètement ce plaisir.
Comme dans les romans dessinés de Jiro Tanigushi ou dans les films d’Abbas Kiarostami, cinéaste iranien que je te recommande ( MUBI) et en particulier son film  »Like someone in love » tourné au Japon avec 3 formidables acteurs japonais.