Aujourd’hui, je vous parle de Yellowface, le cinquième roman de l’autrice sino-américaine Rebecca F. Kuang sur l’écriture, la publication et le racisme anti-Chinois aux États-Unis. C’est un de mes gros coups de cœur littéraires de l’année ! Ensuite, côté écriture, je vous raconte les préparations de plus en plus concrètes pour la sortie de mon premier roman, Tant pis pour le thé, en avril prochain. Travail sur la couverture, choix du papier avec l’imprimeur… Tout ça se concrétise !
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Yellowface, le 5e roman de Rebecca F. Kuang et son 1er livre hors de la fantasy !
Une autrice américaine d’origine chinoise
A 28 ans, R. F. Kuang est un véritable phénomène littéraire. Elle est surtout connue pour des titres de fantasy un peu « intello », tels que le bestseller Babel et la trilogie La Guerre du pavot, inspirée de la Seconde guerre sino-japonaise (1937-45). Née à Canton mais vivant aux États-Unis depuis ses 4 ans, diplômée de la prestigieuse université de Yale, elle a rencontré très jeune un succès littéraire flamboyant, qui semble avoir inspiré le sujet de son cinquième roman, dont je vous parle aujourd’hui.
Comment j’ai découvert Yellowface
Avec Yellowface, Rebecca F. Kuang s’aventure dans le roman contemporain, en y incluant quelques codes du thriller qui en font un récit addictif. J’en ai entendu parler pour la première fois dans les podcasts de deux autrices anglophones que j’écoute depuis des années et que j’adore : Sacha Black, du Rebel Author Podcast, et Rachael Herron, du podcast Ink In Your Veins. Elles l’avaient toutes les deux adoré, et je suis ravie d’avoir suivi leur recommandation !
Mon avis sur le roman Yellowface
De quoi ça parle ?
C’est l’histoire de June, une jeune autrice un peu ratée, et de sa jalousie pour Athena Liu, une amie de fac devenue écrivaine à succès. June est blanche, tandis qu’Athena est née en Chine, à l’instar de Rebbeca F. Kuang. Dès le premier chapitre, et même dès la première ligne, on apprend qu’Athena va mourir d’un bête étouffement au pancake.
Or, juste avant que les secours n’arrivent, June a le temps de voler son manuscrit fraîchement tapé à la machine à écrire. Un projet top secret dont Athena n’a parlé à personne et qui traite de la diaspora chinoise aux États-Unis… S’ensuit un véritable thriller littéraire narré du point de vue de June : que va-t-elle faire de ce manuscrit volé ?
Le terme « yellowface », tout comme « blackface » pour les personnes noires, fait référence à l’industrie du film et à la vieille pratique consistant à grimer des acteurs blancs pour interpréter les rôles de personnages asiatiques. Ce titre évoque ainsi les grands thèmes qui sous-tendent le roman : racisme anti-Chinois aux États-Unis et appropriation culturelle.
Ce que j’ai adoré dans Yellowface
- L’écriture aiguisée, et notamment les phrases « coup de poing » en début de chapitre (une vraie leçon d’écriture !) ;
- Le récit très rythmé et addictif, empruntant aux codes du thriller, tout en gardant de la profondeur ;
- La façon dont Rebecca F. Kuang traite de sujets complexes d’une manière subtile et non manichéenne : tous les points de vue sont explorés, notamment à travers son antihéroïne. On aborde ainsi le racisme systémique du milieu littéraire, l’appropriation culturelle, la cancel culture, les trolls de Twitter, la dépression… mais ça reste un récit haletant et jamais rasoir !
- La mise en abîme constante d’un roman qui parle sans arrêt d’écriture et de publication, et notamment des revers du succès littéraire. Ça m’a rappelé le 3e roman de Sally Rooney, Où es-tu, monde admirable ?, où l’autrice semble elle aussi avoir glissé un alter ego qui souffre de son statut de jeune star du livre…
- Toutes les coulisses de l’écriture, de la publication, des maisons d’édition américaines, des agents littéraires… C’est très instructif et ça sent le vécu, évidemment !
Côté écriture : la campagne de préventes de mon premier roman se rapproche à grands pas…
Dans la deuxième partie du podcast, je vous donne des nouvelles de mes préparatifs pour la campagne Ulule de Tant pis pour le thé, qui démarrera en avril prochain :
- Mon travail avec la talentueuse Marie Nortier pour réaliser l’illustration de couverture ;
- Mes échanges avec l’imprimeur pour choisir le papier intérieur (du « bouffant » pas trop blanc) et la finition (mate) de la couverture ;
- La mise en place un nouvel « aimant à emails » sur ce site, qui permet aux personnes s’inscrivant à ma newsletter de recevoir les 40 premières pages du roman (le triple de ce que je vous avais lu à voix haute dans un précédent épisode) ;
- Etc. (je ne m’ennuie pas !).
En parallèle, j’avance à pas de fourmi dans la réécriture de mon deuxième roman, en acceptant que je ne peux pas être sur tous les fronts !
Est-ce que vous avez déjà lu des romans de Rebecca F. Kuang et, si oui, qu’en avez-vous pensé ? Dites-moi ça en commentaire 🙂